LA MALADIE DE CROHN : UNE RÉALITÉ MÉCONNUE

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LA MALADIE DE CROHN : UNE RÉALITÉ MÉCONNUE

LA MALADIE DE CROHN : UNE RÉALITÉ MÉCONNUE

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique qui affecte le système digestif, principalement l’intestin grêle et le côlon. Elle provoque des épisodes de crise, suivis de périodes de rémission. Bien qu’elle fasse partie des MII (maladies inflammatoires de l’intestin), aux côtés de la colite ulcéreuse, elle se distingue par sa capacité à perturber n’importe quel bout du tube digestif. Environ 129 000 Canadiens vivent avec cette condition, et au Québec, les MII touchent près de 60 000 personnes. Diagnostiquée le plus souvent entre 20 et 30 ans, elle peut pourtant survenir à tout âge, y compris chez les enfants.

Une maladie au quotidien

La maladie de Crohn ne se limite pas à des douleurs abdominales et des troubles digestifs. Ses répercussions s’étendent bien au-delà de l’intestin, affectant profondément la qualité de vie des personnes atteintes. La fatigue intense, les diarrhées chroniques et imprévisibles, la perte de poids et l’anxiété qu’elle génère compliquent la réalité sociale, familiale et professionnelle. Ces effets impondérables obligent de nombreux patients à adapter leur emploi du temps ou à s’absenter fréquemment du travail. En parallèle, les restrictions alimentaires liées à la gestion des symptômes — éviter certaines denrées précises comme les fibres ou les épices durant les poussées — créent un défi supplémentaire, particulièrement lors de sorties ou d’occasions spéciales.

L’impact psychologique constitue également majeur. Vivre avec une condition chronique peut entraîner un isolement social ou un sentiment d’impuissance face à l’avenir. Pourtant, malgré ces défis, de nombreux individus atteints de la maladie de Crohn réussissent à maintenir une vie active et enrichissante, grâce à une meilleure compréhension de leur situation et à un soutien médical et personnel adapté.

Vers une meilleure qualité de vie

Bien qu’aucun traitement ne puisse guérir la maladie de Crohn, diverses approches thérapeutiques permettent de contrôler les symptômes et de limiter les complications. Des anti-inflammatoires, comme la mésalazine, ou des biothérapies ciblées, notamment les anti-TNF, aident à réduire les inflammations et à prévenir les poussées. En complément, des immunosuppresseurs peuvent être prescrits pour diminuer l’activité excessive du système immunitaire, tandis que les corticostéroïdes sont souvent utilisés en phase aiguë pour un soulagement rapide.

Outre les médicaments, l’alimentation occupe une place importante dans la gestion de la maladie. Adopter une diète suffisante et adéquate, généralement élaborée avec un nutritionniste, aide à éviter les irritants. Dans certains cas plus graves, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire, notamment en présence de complications comme des sténoses intestinales ou des abcès. Près de 40 % des personnes atteintes devront passer sous le bistouri au cours de leur vie.

Un mode de vie sain et équilibré peut également faire une grande différence. L’arrêt du tabac, reconnu pour exacerber les symptômes, constitue une priorité. L’activité physique, adaptée à l’état de chacun, contribue à maintenir une bonne santé générale et à mieux gérer le stress. De plus, les patients peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique pour surmonter l’anxiété et l’impact émotionnel de la maladie.

Briser les tabous

Avec une prévalence en hausse, particulièrement chez les jeunes adultes et les enfants, la sensibilisation à la maladie de Crohn demeure essentielle. Informer le public permet non seulement de mieux comprendre les défis quotidiens des personnes atteintes, mais aussi de favoriser leur inclusion dans toutes les sphères de la société. En soutenant les initiatives de recherche et en brisant les tabous entourant cette maladie invisible, nous contribuons à bâtir un environnement plus bienveillant pour tous.